Dans les couloirs de la gare de Compiègne, un rêve ferroviaire prend forme. Imaginez : partir de la cité impériale un matin et déjeuner à Bruxelles pour seulement 15 euros. Cette vision pourrait devenir réalité si la SNCF accepte de faire escale dans l’Oise sur sa ligne Ouigo Paris-Bruxelles. Une pétition citoyenne enflamme déjà les réseaux sociaux, portée par l’espoir de 40 000 habitants qui refusent de voir passer sous leur nez ces trains low-cost sans pouvoir y monter. L’enjeu dépasse le simple transport : c’est l’accessibilité européenne qui se joue à quelques tours de roues près.
Ce qu’il faut retenir
- Une pétition massive réclame un arrêt Ouigo à Compiègne sur la ligne Paris-Bruxelles
- Le trajet Compiègne-Bruxelles ne prendrait que 2h30 contre plus de 4h actuellement
- Aucun investissement public ne serait nécessaire selon les initiateurs
- Cette desserte pourrait révolutionner l’attractivité touristique de l’Oise
L’offensive d’Anne-Sophie Fontaine pour l’Oise
Derrière cette bataille ferroviaire se dresse une femme déterminée. Anne-Sophie Fontaine, conseillère régionale Les Républicains, refuse de voir sa région oubliée par la révolution Ouigo. Depuis décembre 2024, les habitants de Compiègne assistent impuissants au ballet des trains roses qui filent vers la Belgique sans s’arrêter. Trois allers-retours quotidiens relient Paris à Bruxelles en trois heures, avec des tarifs défiants toute concurrence : de 10 à 59 euros seulement. Une aubaine qui passe littéralement devant leurs yeux sans qu’ils puissent en profiter.
La mobilisation citoyenne prend de l’ampleur
La pétition lancée par l’élue déchaîne les passions locales. Les signatures s’accumulent à un rythme effréné, portées par une frustration collective palpable. Les habitants de Compiègne voient dans cette desserte bien plus qu’un simple train : une opportunité d’évasion européenne à portée de portefeuille.
« Nos enfants pourraient partir étudier à Bruxelles pour le prix d’un ticket de cinéma. C’est cela, la vraie Europe accessible ! »
— Un parent d’élève signataire de la pétition
Les enjeux économiques cachés de cette demande
Au-delà de l’aspect pratique, cette revendication révèle une stratégie territoriale plus profonde. Compiègne, forte de son patrimoine historique et de sa position géographique stratégique, cherche à s’imposer comme un hub européen accessible. La ville mise sur l’effet d’entraînement que pourrait générer cette desserte : tourisme belge vers le château impérial, facilitation des échanges économiques transfrontaliers, attractivité renforcée pour les entreprises. L’argument financier avancé par Anne-Sophie Fontaine n’est pas anodin : aucun investissement public ne serait requis, juste une volonté politique de la SNCF.
L’impact concret pour 40 000 habitants
Pour les Compiégnois, cette desserte transformerait radicalement leur rapport à l’Europe. Actuellement, rejoindre Bruxelles depuis Compiègne nécessite de passer par Paris, avec des correspondances fastidieuses et des coûts prohibitifs dépassant souvent les 80 euros. La liaison directe promettrait un gain de temps considérable et une démocratisation réelle des voyages européens. Les travailleurs frontaliers, les étudiants et les familles en quête d’évasion y voient une révolution de leur quotidien.
Les chiffres clés à retenir
- 2h30 : le temps de trajet estimé entre Compiègne et Bruxelles
- 10 à 59 euros : la fourchette tarifaire des billets Ouigo
- 3 allers-retours quotidiens déjà programmés sur la ligne Paris-Bruxelles
Ce qui va se passer ensuite
La balle est désormais dans le camp de la SNCF. L’entreprise publique devra évaluer la rentabilité potentielle d’un arrêt supplémentaire face à la pression citoyenne grandissante. Les prochaines semaines seront décisives : si la pétition atteint un seuil critique de signatures, les négociations pourraient s’ouvrir officiellement. Anne-Sophie Fontaine compte bien porter le dossier jusqu’aux plus hautes instances régionales et nationales si nécessaire.
À retenir
Cette bataille ferroviaire symbolise l’aspiration des territoires périphériques à ne plus être les oubliés de la modernité européenne. Compiègne joue sa carte avec audace, espérant que les wagons roses feront bientôt escale dans son histoire plusieurs fois centenaire. L’avenir dira si cette mobilisation citoyenne saura convaincre les décideurs du rail.
