panique en direct, accusations et sidération
Au cœur du tourbillon, un fil de commentaires enflammés transforme l’émotion en procès public : managers accusés d’exploitation, viewers soupçonnés de non-assistance à personne en danger, et menace d’une « interdiction » de Kick en France. La mécanique virale s’emballe avant toute confirmation officielle.
« Les gars, captez bien : on est en train d’assister à un truc historique. »
— @zesymole
« On ne sait pas encore si il est mort (ce que je ne lui souhaite pas) »
— @Astro-Boyzz
« Tous coupable. Les gars du local + les gens qui regardaient ça. Vous êtes tous coupables »
— @OVERKlLLS7
un terrain déjà miné : humiliations, signalements et modération en question
Depuis fin 2024, des enquêtes pointent des dérives sur Kick, notamment des séquences d’humiliation en direct qui nourrissent l’audience. Mediapart avait tiré la sonnette d’alarme en décrivant un « far-west » de la vidéo où le laisser-faire prospère.
Début 2025, la Ligue des droits de l’Homme a saisi l’Arcom au sujet de manquements graves de modération sur la plateforme, un geste qui annonce un resserrement réglementaire sous l’égide du DSA.
précédents judiciaires et pistes d’enquête
En parallèle, des gardes à vue liées à des « humiliations en live » ont déjà été rapportées par la presse locale en janvier 2025, montrant que la police judiciaire s’empare progressivement du phénomène.
kick sous pression : le spectre du blocage
Le cadre européen se durcit. L’Arcom, coordinateur DSA en France, dispose de leviers renforcés pour exiger des mesures effectives, voire pour enclencher des blocages ciblés en cas de manquements graves.
Un précédent existe : Rumble a été bloqué en France en 2022 après un refus de se conformer à des demandes nationales — un rappel que le couperet peut tomber sur des plateformes récalcitrantes.
ce que l’on sait (et ce qui manque)
- Aucune confirmation officielle de décès au moment d’écrire ces lignes.
- Le profil Kick de Jean Pormanove affichait « Last live 13 hours ago » lors de notre consultation.
- Le sujet de la responsabilité des managers et de la plateforme est posé, mais l’enquête (s’il y en a une) n’a pas été formalisée publiquement.
- Le débat sur la non-assistance vise des viewers non identifiables juridiquement sans éléments précis.
entre rumeur et réalité : prudence maximale
La viralité transforme des hypothèses en « vérités » en quelques minutes. Pour l’instant, les éléments vérifiables penchent vers un incident grave mais non établi publiquement comme un décès. Même Kick rappelle dans ses règles que créateurs, modérateurs et chat doivent rester dans les clous — des clous souvent trop lâches.
et maintenant ?
Si une confirmation officielle tombe, la bascule sera historique : responsabilité pénale des encadrants, devoir d’assistance du chat, sanction d’une plateforme jugée laxiste… ou rectificatif massif d’une rumeur devenue emballement. La question qui glace : la France s’apprête-t-elle à découvrir son premier « cas d’école » d’un drame en live — ou le premier grand procès de la désinformation en temps réel ?
